En 1996, le fonds a été légué au Conseil général du Val-d’Oise par les héritiers du couple Roland Vasseur et Andrée Loiseaux. Il a rejoint la bibliothèque patrimoniale des Archives départementales. De par son importance et sa variété, le classement s’est étalé sur plusieurs années en fonction des disponibilités de l’équipe et de l’opportunité de conventions de stages passées avec des universités et des étudiants en bibliothéconomie. Il s’est terminé en 2018.
Le legs de la bibliothèque d’un chercheur passionné par l’histoire locale
Roland Vasseur (1920-1995), instituteur honoraire, adjoint au maire de Théméricourt, directeur du pré-inventaire du Val-d’Oise et conservateur des Antiquités et Objets d’Art du Val-d’Oise et du Vexin, des années 1970 à 1990, s’est constitué au fil de sa carrière et de sa passion pour le patrimoine local, une bibliothèque personnelle d’ouvrages, de brochures et de périodiques. Sa femme avant de mourir en 1996 désirait, conformément au souhait de son défunt mari, que soient légués aux Archives départementales du Val-d’Oise leur bibliothèque. Agissant en qualité d’héritiers collatéraux la famille Loiseaux a légué cette bibliothèque riche d’environ 9 000 documents, soit environ 150 mètres linéaires, avec la volonté expresse que ces documents soient librement consultables. Le fonds traite principalement d’histoire (histoire de l’Ile-de-France et du Val-d’Oise, histoire de l’art, histoire religieuse, arts et traditions populaires…) mais aussi d’hagiographie et de la compréhension du monde rural de différents pays. Cette bibliothèque contient des ouvrages du xviie au xxe siècle, dont le plus ancien date de 1642. Les héritiers ont aussi légué au Département du mobilier et des objets d’art dont certaines pièces sont présentées dans la Maison du Parc naturel du Vexin français à Théméricourt.
Comment traiter un fonds de cette ampleur ?
Un important travail de tri a posteriori du legs été effectué pour juger ce qui devait être conservé ou non parmi les documents. Les critères de rareté, de valeur patrimoniale, d’intérêt local ont été retenus et les thématiques sélectionnées ont porté particulièrement sur l’édition et l’histoire locale, les sciences sociales, la généalogie, la religion, les sciences auxiliaires de l’histoire… Les doublons ont été proposés à des bibliothèques spécialisées thématiques ou régionales, avec une notice explicative sur la provenance des documents, voire pilonnés (supprimés).
Le traitement des documents s’est fait selon les étapes habituelles :
– d’abord, un traitement matériel avec l’estampillage (manière la plus sûre de marquer un document pour en protéger la propriété), l’étiquetage, la reliure et la réparation quand cela était nécessaire, et le classement ;
– ensuite, un traitement technique avec le catalogage (carte d’identité du document selon le format international en vigueur Unimarc), l’exemplarisation (rattachement de chaque exemplaire physique à une notice bibliographique correspondante) ; et un traitement intellectuel avec l’indexation (traduction et signalement du contenu d’un document par des mots-clefs), l’analyse documentaire et la cotation (adresse physique constituée de symboles alphanumériques permettant de retrouver les documents sur les rayonnages).
Le catalogage et l’indexation ont été facilités par le logiciel métier de la bibliothèque et les outils de récupération de notices bibliographiques mises à la disposition par la Bibliothèque nationale de France. L’ensemble, inclus dans le fonds de la bibliothèque patrimoniale, est interrogeable via le site Internet par des formulaires de recherche dont un spécifique à la bibliothèque.
La cotation s’est faite en fonction du format des ouvrages (cote BIB VL). Ils ont été classés en continu par ordre d’entrée selon la hauteur des feuillets : in-seize, in-douze, in-octavo, in-quarto, in-folio… Ce « format bibliographique » est utilisé depuis le xixe siècle pour toutes les bibliothèques dites patrimoniales. Physiquement, les documents ont été rangés en magasin par format, sauf les usuels qui sont disponibles en salle de lecture.
D’autres dons et legs déjà reçus
La bibliothèque des Archives départementales est riche d’autres dons et legs. Le plus volumineux est celui de Jeanine Bailly-Herzberg (1920-2005) historienne de l’art des xixe et xxe siècles, spécialiste de Camille Pissarro qui a longtemps œuvré dans le Val-d’Oise. En 2006, ses filles ont fait don d’une partie de la bibliothèque rassemblée par leur mère (cote BIB JBH).
Un legs fait par un habitant de Puiseux-en-France en 1997, Rodolphe Blumberg, a permis d’enrichir la bibliothèque d’ouvrages sur l’impressionnisme (cote BIB RB).
Des dons fréquents
La bibliothèque accepte régulièrement des ouvrages, des périodiques et des feuillets de presse ancienne locale de la part de particuliers qui complétent le formulaire de don prévu à cet effet. Lors d’un don ou legs important, l’équipe se déplace chez le donateur afin d’opérer une sélection pertinente des ouvrages et autres revues au regard du fonds déjà conservé.
Christine Blazic, service des Publics
Mars 2019
Pour aller plus loin :
Association des Amis du Vexin français, A la mémoire de Roland Vasseur, Pontoise, Editions Eprim. s.d. [ADVO, BIB D 2715]
BERNARDET, Véronique/SOUILLARD Sabine, Bibliothèques d’archives, Paris, Association des Archivistes Français, 2010 [ADVO, BIB D 4023]
CHABLIER-GRIMBERT Noëlle, « Une bibliothèque d’érudit, une « librairie » cachée au cœur du Vexin », Vivre en Val-d’Oise, N°50, juin 1998. [ADVO, REV 161/4]